Les deux journées de supervision et respiration holotropique du 08 juin et du 07 décembre 2023 se dérouleront en visioconférence.

Une personne porte avec elle tout ce qu’elle est. Toutes ses croyances, ses habitudes et ses potentiels, nourris de son histoire et cultivés au fil des années. Et même si, dans la présence à l’instant, se révèle parfois, et par grâce, la chance d’être nu, simplement vide, disponible, il suffit d’un mot, d’un battement de cil, pour que les formes personnelles, psychiques, corporelles, prennent à nouveau le devant de la scène. C’est la réalité de l’incarnation humaine.

Dans la psychothérapie, au-delà de sa vision de l’être humain et des techniques qu’il emploie, l’influence de la personne même du thérapeute est ainsi indiscutable : son regard, son souffle, son cœur sont modelés par sa propre aventure de vie.

Nous allons interroger ici l’impact spécifique d’un thérapeute qui a une ouverture spirituelle.

L’ouverture spirituelle

Qu’est-ce que une ouverture spirituelle ? C’est d’abord un regard singulier sur la vie et l’être humain, une foi dans l’existence d’un mystère qui nous dépasse, mystère que certaines traditions désignent comme à la fois l’origine et la destination de l’être humain. Cette foi est indissociable d’un engagement dans la vie, prenant en compte cette relation au mystère qui fait de l’existence humaine un paradoxe : une forme finie personnelle et un esprit qui peut s’ouvrir vers l’infini… une identité séparée et un être relié à tout ce qui est …

Le thérapeute transpersonnel, qui se reconnaît dans cette foi, adopte le paradigme d’interdépendance et de transcendance et vit dans une recherche de conscience et de cohérence avec lui-même, son corps, avec l’autre dans le monde, avec tout ce qui est, dans les différents niveaux d’existence auxquels il a accès personnellement.

Une ouverture spirituelle développe donc chez le thérapeute, en plus des espaces psychiques personnels, d’autres espaces de vie intime et relationnelle. Ce thérapeute-là apporte alors dans la thérapie, de manière implicite, et parfois explicite, non seulement une anthropologie spécifique et tout ce qu’il est en tant qu’être physique, psychologique et social, mais aussi une relation avec les mystères du vivant.

La vulnérabilité et la patience que ce thérapeute développe pour lui-même nourrissent sa présence qui peut dévoiler ainsi un large paysage vivant, vibrant : une histoire personnelle, une recherche d’authenticité et différents niveaux de regard et de conscience, un paysage bien plus vaste qu’offrirait un praticien sans ouverture ou intention autre que psychologique.

« Si nous savons tenir ouvertes les portes de la spiritualité, ce n’est pas de ses formes traditionnelles dont nous sommes les messagers : c’est de l’irréductible multiplicité des manifestations de l’élan vivant et surtout de leurs possibles alliances. » (Janin, 2011)

Faire miroir

En offrant ce paysage vaste, le thérapeute tend au client un large miroir, qui peut refléter aussi bien ce qu’il connaît ou devine de lui que des parts encore insues, aussi bien ses émotions, son histoire, les étapes de sa construction psychique que les profondeurs plus collectives, plus mystérieuses, de son être.

Le thérapeute peut également trouver un miroir chez son patient. Des phénomènes de résonance émergent à la fois entre les deux histoires et au cœur de leur création commune. Avec l’ouverture spirituelle, la résonance s’enrichit des espaces subtils apportés par le thérapeute, et parfois par le client, et la relation thérapeutique peut se vivre, par moments, comme une sorte de méditation en commun.

Pierre est en thérapie depuis longtemps. Très engagé, il a compris et changé beaucoup de choses dans sa vie. Il est très en contact avec lui-même. Ce jour-là il arrive avec la nécessite d’une séparation dans sa vie, séparation d’un ami avec lequel la relation n’est plus possible. Il exprime sa douleur, son choix et puis nous entrons naturellement tous les deux dans le silence. Un moment plus tard, les larmes coulent sur ses joues et pendant plus de trente minutes nous n’échangeons que quelques phrases : autour des larmes avec le souvenir de la mort de son petit frère, de l’enfant perdu qu’il est devenu, du cœur qui s’est ouvert pour ce petit frère, ses parents, pour lui-même et finalement pour accueillir cet ami que Pierre voulait délaisser, … et moi, la thérapeute, j’ai traversé avec lui et pour moi aussi la douleur de la séparation, de la perte, la flèche dans le cœur qui finalement accepte de s’ouvrir, la compassion pour ceux qui ne répondent pas à mes attentes et pour moi… Nos deux cœurs se sont relâchés, dépliés.

 « Jung fut le miroir tendu aux autres pour qu’ils puissent se découvrir. Longtemps solitaire et méconnu, il se garda de se défendre mais laissa la vérité de son existence parler pour lui. » (Baudoin, 1963)

Ouvrir les bras

Dans son ouverture spirituelle et son engagement, le thérapeute a la capacité d’offrir un accueil plus large, d’« ouvrir plus grand les bras », à différents niveaux, esprit, cœur et corps.

Luc arrive en thérapie duelle après des années de groupes. Il rechigne à venir parce qu’il n’a « pas besoin. Il va très bien. » Pourtant Luc vit de manière isolée, travaille peu, a peu de revenus, très peu de contacts. Il ne ressent pas d’amour, ni d’émotions. C’est la nature qui lui offre du lien. De temps en temps il rougit, il s’étouffe et tousse, mais n’a accès ni à l’émotion elle-même, ni aux mots qui pourrait l’en approcher. Au niveau intellectuel, Luc a beaucoup lu et beaucoup réfléchi. Il arrive avec une sorte d’arrogance de celui qui sait. Il me parle de physique quantique, d’autres univers, … Je vois sa coupure psychique, je vois son incapacité à être en relation, je vois son refus du lien, et d’appartenir à une famille et à l’espèce humaine. Mais ce sont mes expériences intérieures de coupure, de rencontre avec ma propre folie, de visites d’autres univers et d’abord mes connaissances, mon regard transpersonnel sur l’être humain, mon ouverture d’esprit, qui vont me permettre dans un premier temps de le « comprendre » (le prendre avec moi comme il est), l’accueillir, et qui vont nous permettre de commencer à créer un pont entre nous.

Stéphane est un homme vraiment blessé. Il a été un enfant manipulé, maltraité et dans sa vie toutes ses relations finissent dans le conflit. Il se sent trahi. Il est très en colère. Il a par contre beaucoup de mal à toucher son chagrin qui semble enfoui profondément. Dans la thérapie il se retrouve à cet endroit : trahison, colère, violence prête à s’exprimer. Je dois être attentive au moindre millimètre de mouvement chez moi, à la moindre mimique ou intonation car il est écorché vif. Dans une séance, il a besoin de s’allonger sur le matelas et se dit « bloqué, non vivant, perdu ». Je m’approche alors de lui jusqu’à poser mon cœur sur son cœur et là brutalement mon cœur est pris comme dans un étau dans ma poitrine. Stéphane ne bronche pas, respire à peine. Dès que je suis contre lui, j’ai mal, très mal et je m’applique à respirer avec cette douleur, en occupant mon mental par un mantra, en appelant des guides pour nous accompagner tous deux, et je reste là, ne sentant aucun refus de Stéphane, longtemps, très longtemps. En acceptant cette douleur violente, progressivement mes larmes se mettent à couler, doucement puis en sanglots. Stéphane semble vite touché puis finalement pleure à son tour. Les tensions dans ma poitrine fondent et nous pleurons ensemble. Pour Stéphane et pour moi, cette séance marquera une étape de transformation, lui en contactant et  acceptant son chagrin et moi en osant me laisser aller plus loin dans l’intimité de l’autre dans le respect de nous deux.

L’ouverture spirituelle permet également au thérapeute d’accueillir des souffrances tragiques qui ne peuvent être soutenues que par une foi et une vulnérabilité authentiques ; l’appel à l’infini est incontournable pour entendre et accueillir vraiment les martyrs qu’ont vécus certaines personnes, pour accueillir la haine, l’inceste, la violence, la folie…

Lors du premier entretien, Emma me raconte précisément tout son passé de bébé et d’enfant abusée et violentée. Elle décrit toute son histoire pour la première fois. Ce que j’entends dépasse ce que j’aurais pu imaginer dans la cruauté et la folie. Pour rester attentive et supporter personnellement ce que j’entends, je dois consciemment me recentrer dans le corps et faire appel à de la lumière, de l’amour, du plus vaste qui pourrait nous accueillir, nous contenir toutes les deux avec cette histoire de violence et de meurtre psychique.

 « L’amour est le seul Dieu dont on ne peut se faire une idole : on ne le possède qu’en le donnant, prétendre se l’approprier, c’est le perdre. C’est ce qui garde le cœur mais aussi le corps dans l’ouvert. » (Leloup, 2005)

Accoucher

 Le thérapeute cultive l’accueil du client, de lui-même et de tout ce qui se présente dans l’instant de la séance, avec sa foi dans le vivant. Mais considérer seulement l’accueil du thérapeute ne peut rendre compte de la richesse de la relation thérapeutique. C’est la notion de champ, connue grâce à la gestalt-thérapie, qui éclaire sans doute le mieux la réalité de la thérapie : un champ créé à la fois par le thérapeute et le client. Les questions de miroir ou de résonances, sont co-créées dans ce champ.

Le champ thérapeutique est un espace matériel, psychologique, relationnel, énergétique. C’est un contenant pour la relation thérapeutique, pour la co-construction du vivant entre ces deux personnes, qui devient une collaboration. Il est comme une matrice. Et une matrice annonce une naissance.

Or la présence du thérapeute qui a une ouverture spirituelle engagée contribue à créer une matrice potentiellement annonciatrice d’une double naissance. La naissance psychologique, ou construction identitaire qui permet de s’engager dans la relation à soi-même, aux autres, au monde.  Et une naissance spirituelle : le client  peut révéler « une part de cet inachevé et de cet incréé que nous portons. Non pas pour nous remplir de l’illusion que nous pourrions achever cet inachevé […], mais pour tenter d’accepter de vivre avec nous-mêmes, en tant qu’être de manque et en tant que porteur d’incréé. » (Delacroix, 2006)

 Quand Paul arrive en thérapie, sa vie semble aller plutôt bien. Il réussit professionnellement, sa vie de famille semble équilibrée, il pratique le yoga, mais il « lui manque quelque chose »… Il reste très insatisfait pour ne pas dire qu’il n’est jamais content. C’est un homme très mental, qui remet tout en question en général et bien sûr tout ce que je dis ou propose. Il a beaucoup de qualités mais il ne peut se détendre, profiter de la vie, de l’instant. Il est épuisé. Je m’applique à l’écouter vraiment, il a une réelle pertinence et des regards vraiment intéressants sur la vie et l’être humain. Son exigence m’oblige à une très grande attention dans chacun des mots que j’emploie ou des attitudes que je prends. Son besoin d’avoir raison et de convaincre me montre tout ce qui reste du mien. Je reste aussi ouverte à l’inconnu, l’infini, dans l’instant, en lâchant tous les projets pour lui, qu’il repère instantanément et rejette brutalement. Nous cocréons ainsi une relation où j’ai l’impression d’apprendre énormément sur ma propre cohérence. Je structure davantage ma pensée. J’affine le choix de mes mots. Et pendant ce temps-là, Paul commence à me donner sa confiance et à se détendre. Cette relation, plus encore que beaucoup d’autres, devient une sorte de collaboration qui nous emmène chacun vers une étape de conscience. Un an plus tard environ, Paul m’envoie ce message :

 « Le processus thérapeutique me conduit ces temps-ci vers un état de plénitude et de bonheur. Je me suis souvent dit ces jours que, dans et par cette disponibilité à la vie, cette ouverture qui ont fait jour en moi, je devais certainement toucher au goût de la pleine valeur de l’existence, à ce que l’on nomme communément le bonheur… Les mots me paraissent faibles, je ne sais comment formuler cet état où tout semble en place, léger, juste, relié, où le temps s’adapte et respire comme mon cœur respire (ce n’est plus moi qui cours après le temps)… Et étonnamment, sans que j’en comprenne le mécanisme ni que j’observe un comportement personnel fondamentalement différent, le monde extérieur, les gens que je côtoie entrent dans mon champ de perception de façon plus ouverte, avec une vibration de sympathie non ordinaire ; nous sommes comme touchés subtilement par une grâce dont je ne discerne que les effets.

Je sais par expérience que cet état ne durera pas forcément dans le temps. Cependant, loin de moi une position fataliste qui courberait déjà l’échine ; il me semble percevoir comme une nouvelle musicalité dans ma vie, de nouvelles senteurs dont je commence à percevoir les prémices depuis quelques mois… Il y a comme un tremblement profond dont je perçois le murmure et qui annonce l’arrivée d’une vague à la puissance dévastatrice que je relie intuitivement à une transformation majeure… Et dans un certain sens, cela me fait peur…

Je terminerai ce message en t’adressant très sincèrement, du fond de mon être, toute ma reconnaissance pour me (nous) donner cette formidable occasion de travailler à cette reconnexion avec l’essentiel.»

Plus le thérapeute est ouvert et relié, enraciné dans son corps, plus la matrice  sera fertile. C’est la dimension d’accoucheur du thérapeute : accompagner l’autre à accoucher de lui-même. Cette matrice est également une matrice pour le thérapeute qui s’engage au cœur de cette relation et accepte aussi d’y être transformé.

« Vivre en bonne santé c’est prendre soin de la dimension féminine de notre être en train d’accoucher de nous-mêmes. » (Montangerand, 1995)

Un thérapeute engagé sur un chemin spirituel n’est pas un maître. D’ailleurs il ne va pas prôner une voie ou une pratique particulière. Cependant avec certains patients et selon leur maturité, le thérapeute peut devenir une sorte de guide sur ce chemin d’ouverture.

Elargir l’état de conscience

« Il n’y a pas de poètes, pas de physiciens. Il n’y a que des chercheurs de vérité. Aussi loin qu’on soit allé, on n’est encore nulle part … dans l’infini. Mais l’homme, poursuivant son chemin sans chemin, ne fait qu’obéir à son destin pour être ce qu’il devient et devenir ce qu’il est – « tel que l’éternité le change ». (Merci Mallarmé) » (Camus, 1989)

Depuis l’hypnose, dans tous les champs thérapeutiques, certains spécialistes affirment que c’est l’état élargi de conscience qui permet la prise de conscience et le changement. Dans la thérapie transpersonnelle, la  relation thérapeute/client, vue sous l’angle que je viens de décrire, est au cœur de la pratique et, comme dans d’autres thérapies, est emplie de moments où l’état de conscience (du thérapeute et du client) est spontanément élargi, modifié, et donc potentiellement transformateur.

Mais, et c’est une de ses spécificités, la thérapie transpersonnelle propose aussi des expériences où l’état de conscience est volontairement élargi : ce sont des expériences comme la Respiration Holotropique, d’autres techniques de souffle, certains types de danse, chant, mouvement, la hutte de sudation, … Ces expériences sont précieuses pour nous, occidentaux, chez qui le mental a pris tant de place. Elles déconnectent en partie le cortex pour solliciter davantage les cerveaux limbique et reptilien. S’ouvrent des expériences de tous ordres : énergétique, émotionnel, biographique, périnatal, et transpersonnel… Ici pas de césure entre psychologique et spirituel, corps et psyché : chacun, immergé dans un état élargi de conscience, découvre de l’insu, de l’inconscient, de l’invisible et sans doute passe une porte. C’est un principe d’auto-guérison qui est à l’œuvre.

Dans son expérience de Respiration Holotropique, Florence se recroqueville soudain et entre dans des tremblements intenses de tout le corps, son regard s’affole et elle articule avec peine « non, non,… ». Elle cherche un lieu de repli sans le trouver sur l’espace de son matelas. La personne qui accompagne son expérience (la technique se vite en duos) s’affole devant la terreur de Florence et m’appelle à l’aide. Je suis très touchée par la scène si dramatique. Je ne peux ni toucher, ni approcher, ni consoler, ce serait pour l’heure intrusif car Florence redouble de petits cris si je fais un geste dans sa direction. Cela renforcerait ou réitèrerait sans doute ce que j’imagine comme un traumatisme du passé. Alors je m’installe près de cet être épouvanté et souffrant et commence simplement à chuchoter son prénom, et je dis « je suis là », je fais miroir de ce que je crois voir, de ce que je ressens : « oui, tu as tellement peur et ça fait si mal… ». Pour cela je reste connectée à mon corps et mes ressentis et je me relie à l’infini, à l’amour. J’ouvre non pas mes bras de chair, que je pourrai ouvrir plus tard peut-être, mais tout ce que je suis dans l’instant et j’offre une présence contenante, aimante, qui, d’une part, autorise l’émergence d’un nœud psychique et énergétique puissant et d’autre part offre l’expérience nouvelle d’une présence, d’un témoin face à cette douleur extrême. C’est bien mes propres terreurs traversées, le soutien que j’ai moi-même reçu et ma pratique de lien avec l’infini, l’invisible, qui me permettent d’être là, sans être emportée par l’émotion, comme l’accompagnante de Florence, ni prise par les questions d’interprétation et de techniques. Je suis simplement là, le plus entière possible, et même si je ne sais rien vraiment de ce qui est en train de se passer, je laisse advenir, en cultivant l’attention et l’ouverture, à Florence, à mon corps, à l’infini. Et c’est elle, moi, notre rencontre dans cet instant et l’infini qui sont à l’œuvre…

Le thérapeute ouvert à la question de l’infini dans l’être offre ici la même présence que dans une thérapie en face à face. Mais dans ces contextes, où la personne – ou le groupe – plonge volontairement dans des niveaux de conscience non-ordinaires, le thérapeute est devant une énigme plus profonde encore, il peut d’autant moins savoir ou comprendre. Il ne peut qu’être, respirer, ouvrir tous ses sens et ses bras, de manière symbolique ou réelle. Il est simplement confiant dans ses appuis, théoriques et tirés de ses expériences personnelles et professionnelles. Il s’enracine et se détend dans la sécurité du cadre thérapeutique et la foi qu’il a dans le mystère de la vie.

Et, une fois encore, tout ce qu’il est, avec ses propres expériences de plongées intérieures, autorise, résonne, s’allie avec le processus du patient.

La plupart du temps, dans ces expériences paroxystiques, le thérapeute n’a bien sûr aucune « idée » de ce qui se passe pour les personnes. L’univers humain est infini… Il ne peut que se relier à tout ce qu’il est et à tout ce qui est là, installé dans le mystère. Son intuition (nourrie bien sûr de sa solide formation, de ses connaissances et expériences incontournables) seule peut agir. Car comment voir et comprendre sur l’instant des expériences comme en témoignent les extraits suivants par exemple ?

« Je suis seule puis me retrouve face à une sorte d’armée de guerriers et à deux reprises, une entité me demande de renouveler mes vœux de guerrière de lumière. Je reçois à plusieurs reprises beaucoup d’amour d’êtres de lumière positionnés face à moi, très grands. Je ne sens pas mon cœur assez ouvert pour tout recevoir. J’en reçois une partie. Dans les jours qui suivent, je renouvelle en conscience mes vœux de guerrière de lumière sur cette terre. Je suis plus en lien avec tout mon être et je ressens le travail qui s’opère sur différents plans.  Peut-être qu’enfin je vais « oser ma puissance ». Un grand merci pour vos retours clairs et contenants qui valident le noyau sain de la personne et aident à l’intégration de l’expérience. Joie et gratitude ! » Nadine

« A un moment j’ai l’étrange sensation de m’étirer à l’infini pour connecter le soleil, je suis une verticale « parfaite », puis je me retrouve son, onde qui pulse, évolue dans l’espace. C’est très, très agréable, voluptueux. Tous mes sens sont ouverts. Je deviens aussi le vent. Puis la musique me ramène dans l’ici et maintenant, je sens mes corps s’emboiter les uns dans les autres, se rassembler. Je suis dans le plaisir et la pulsation. J’écoute les témoignages, les retours des animateurs sont très clairs et contenants et cela me soulage. » Pascal

 « L’expérience est aérienne. Je suis dans les airs, même s’il n’y a plus de « je ». Je suis l’air, le vent, il y a du bleu. Je suis le ciel. Je me sens fondue. Je suis tout, je ne suis rien. Je ne sais plus rien. Je suis… » Beate

Un seul chemin

Les psychothérapies soutiennent les personnes dans leur développement psychologique et vers une identification à leur nom et leur forme physique et psychique. Les spiritualités, elles, parlent d’une dimension humaine que les psychothérapies ont beaucoup laissée de côté et accompagnent plutôt vers une ouverture qui aboutit à une relativisation ou une désidentification de la forme personnelle.

Dans sa vision globale de l’être humain, le thérapeute qui a une ouverture spirituelle personnelle embrasse ce paradoxe, il sait que la connaissance de soi, avec l’acceptation du manque à laquelle invite la psychothérapie, et la quête spirituelle forment un chemin unique. Il souhaite accueillir et accompagner l’être humain dans sa totalité, de ses réalités matérielles à ses mystères.

Une thérapie qui considère la dimension spirituelle, ou transpersonnelle, de l’existence répond à l’appel d’entièreté de l’être humain : elle embrasse la terre et le ciel. Elle prend en compte le mouvement d’incarnation, le corps, la psyché, la finitude et l’infini.

Ignorer ou nier la question de la spiritualité ampute la relation thérapeutique de la profondeur de l’être, des liens, du mystère de la vie. Cependant la spiritualité ne saurait être une intention de vie ; l’ouverture, la conscience, la connaissance, oui, dans la mesure où l’intention engage là la totalité de l’être.

« La fin de la religion est le commencement de la spiritualité, la fin de la spiritualité est le commencement de la Réalité, et la fin de la Réalité est la véritable Béatitude. Lorsque cela aussi a disparu, nous avons atteint notre destination. C’est le but le plus élevé et il n’est pas de mots pour le décrire. » Ram Chandra (dit Babuji Maharaj)…

 

BIBLIOGRAPHIE

BAUDOIN Charles, L’œuvre de Jung, Payot, 1963

CAMUS Michel,  Proverbes du silence et de l’émerveillement, Lettres vives, 1989

Chavas Brigitte et Blin Bernadette, Manuel de psychothérapie transpersonnelle, Dunod Interéditions, Nouvelles Evidences, 2011

CHAVAS Brigitte et BLIN Bernadette, Guérir l’ego, révéler l’être, Trédaniel, 2009

DELACROIX Jean-Marie, La troisième histoire, Dangles, 2006

GROF Stanislav, Pour une psychologie du futur, transformation psychique et paix intérieure, Dervy, 2002

Janin Pierre, Artisans du lien vivant, Le Creuset de Meymans Editeur, 2011

Leloup Jean-Yves, Tout est pur pour celui qui est pur, Albin Michel, 2005

Montangerand Paul, La voie du cœur, chemin du thérapeute, édité à compte d’auteur, 1995

Moss Richard, Plénitude, empathie et résilience, Le Souffle d’Or, 2012

Random Michelet et Barrère Hélène, Collectif, La vision transpersonnelle, Dervy,  1996

WELWOOD John, Pour une psychologie de l’Eveil, La table ronde, 2003

2 réponses

  1. Waouh ! Je n’ai pas pu arrêter ma lecture, je buvais les mots, je comprends mieux pourquoi il ne faut pas chercher à tout prix à comprendre. Et à quel point notre instinct, à condition d’être connecté, peut nous amener sur la bonne voie. Un grand Merci pour nous livrer tous ces témoignages et explications 🙏
    Véronique

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Brigitte CHAVAS

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